Róża Spola / Rose Slavy, Untitled III (Sibilings K.Ł., B.Ł., A.Ł.) (from the « Constellations » series)
2023, 116 x 89 cm
Acrylic and phosphorescent gel on canvas
Peinture acrylique et gel phosphorescent sur toile
“The act of love creates indestructible bonds” Bert HELLINGER
“I don’t know if I have nothing to say, I know I don’t say anything; I don’t know if what I have to say is not said because it is the unspeakable(…); I know that what I say is blank, is neutral, is a sign once and for all of an annihilation once and for all. » Georges Perec
Despite separation by time, oceans, silence and death, we remain connected with our brothers and sisters by invisible links, sharing the same breath, the one of our ancestors. Groping in the darkness of what is “unsaid”, the “Constellations” series seeks the traces of imperceptible balances across the generations of the siblings of my family.
Set with the animal attributes, brothers and sisters seem to be captured in the middle of a game of disguise. Their imaginary world resonates with distant animist or totemic echoes. Instinctively, the children agree to take on the role of an avatar of an “other”…
Bathed in white silence, the portraits are barely discernible. This apparent absence intensifies the presence. On the threshold of the visible, they activate the ability to “X-see” – to perceive with the imagination what lies beyond the limits. Over time, we discover unsuspected details. Are they really there? Could this emptiness be the power gluing the shreds of the world together?
The “Constellations” tell the story of how the absent haunts the present, creating its meaning. The second degree of the invisible appears when the light goes out… Suddenly, the viewer discovers a phosphorescent geometry, tracing the bonds of love, hatred or indifference. Working and perceiving in the darkness reflects this impossibility to see, an “eclipse” which burns the pupil.
The “Constellations” show the reversibility of the visible with the invisible. They represent the overshadowed, mutually blind worlds which nevertheless retain an inseparable connection. This indelible bond resembles the one preserved between two quantum particles or the eternal link created between the photon, the face and the negative of the family photograph.
Honestly, what was I looking for? Which part is lost forever, and which continues to live in me and will be inherited in those who come after me?
« L’acte d’amour crée des liens indestructibles » Bert HELLINGER
« Je ne sais pas si je n’ai rien à dire, je sais que je ne dis rien; je ne sais pas si ce que j’aurais à dire n’est pas dit parce qu’il est l’indicible(…); je sais que ce que je dis est blanc, est neutre, est signe une fois pour tous d’un anéantissement une fois pour toutes. » Georges Perec
Malgré le temps, les océans, le silence et la mort qui nous séparent, au sein de nos fratries, nous sommes liés par des connexions invisibles, partageant le même souffle, celui de nos ancêtres. En tâtonnant dans l’obscurité des non-dits, la série « Constellations » cherche des traces d’équilibres invisibles à travers des générations de fratries d’une famille, la mienne.
Affublés d’attributs d’animaux, les frères et soeurs semblent être captés au milieu d’un jeu de déguisement. Leur monde imaginaire résonne de lointains échos animistes ou totémiques. Instinctivement, les enfants acceptent d’incarner l’avatar de « l’autre »…
Presque blanc sur blanc, les portraits sont à peine discernables. Cette apparente absence intensifie la présence. Au seuil du visible, ils activent notre capacité « d’ultra-voir » – percevoir avec l’imagination ce qui se situe au-delà des limites. Avec le temps, on y découvre des détails insoupçonnés. Sont-ils vraiment là ? Ce presque vide, ne serait-il pas la puissance qui colle des lambeaux du monde entre eux?
Les « Constellations » racontent comment l’absent hante le présent, en lui donnant du sens. Le deuxième degré de l’invisible apparait quand la lumière s’éteint – on découvre une géométrie secrète traçant les liens phosphorescents de l’amour, de la haine ou de l’indifférence. Travailler et percevoir dans l’obscurité, traduit cette impossibilité de voir, une « éclipse » qui calcine la pupille.
Les « Constellations » démontrent la réversibilité du visible avec l’invisible. Elles dévoilent des mondes éclipsés, mutuellement aveugles, qui gardent une connexion insécable. Ce lien indélébile ressemble à celui préservé entre deux particules quantiques ou celui créé entre le photon, le visage et le négatif de la photographie familiale.
A vrai dire, que cherchais-je? Quelle est la partie perdue pour toujours, et celle qui vit en moi et vivra en ceux qui me succèderont?