Os Cestlavie / Rose Slavy, Untitled III (from the «Positive desintegration» series)
2023, 89 x 116 cm
Acrylic on canvas
Peinture acrylique sur toile
« We are all potential shamans »
Charles STEPANOFF
The works from the « Positive Disintegration » ensemble are, at the same time, self-portraits, « zero-degree » nudes and vivisections, continuing the exploration of the carnal world present in other parallel series. Revealing the skeleton in the body experienced as a removable envelope, they metaphorically represent the notion of « self-dislocation ».
Two processes help to describe this internal sensation. On the one hand, the experience of symbolic dismemberment and boning in shaman’s initiation visions (linked to a myth of an additional bone) which transforms him into a passionless observer accessing to a higher level of life understanding. On the other hand, the theory of positive disintegration which defines the stage of the psychic dismantling of the subject as necessary to a subsequent rediscovery of the sensitive connection with the world, enabling an emphatic projection of oneself into the « other ». Thus, the dislocation evoked within the series is a promise of a future reintegration into transversal continuum of souls and bodies.
Beyond the simple material object, the « Positive Disintegration » series shows the body along with what animates it. Suggesting the energy flows, auras or matter vibrations, the translucent lines and spots reveal the invisible. This transparency of forms shows the « true » way of being in the world, an ancient idea examined by, among others, Suger, Berkley and Bergson, which today takes on new metaphorical meanings. In different series it invokes the multilayered composition of the world, the continuum of spirit and matter (and their transitory aspect), the coexistence of everything in everything, the simultaneity of past, present and future, the multidimensionality of consciousness with its layers. By offering a penetrating vision, the transparency reveals the void of the matter and demonstrates how, using Merleau-Ponty’s worlds, « the invisible appears through the visible ».
The « Positive Disintegration » series shows bodies simultaneously revealing themselves, intersecting and disappearing, what is commonly defined as « life ». Their open forms guide the gaze into the depth, preparing the idea of existing potentially in several places at the same time, of being multiple, non-closed, like an electron in quantum superposition whose state is not determined before being measured, demonstrating the essential role of the consciousness in the constitution of reality.
« Nous sommes tous des shamans potentiels »
Charles STEPANOFF
A la fois des autoportraits, des nus en « degré zéro » et des vivisections, les oeuvres de l’ensemble « Désintégration positive» continuent l’exploration du monde charnel des autres séries parallèles. En révélant le squelette dans le corps vécu à la manière d’une enveloppe amovible, elles représentent la notion de la dislocation du « moi ».
Deux processus aident à décrire cette sensation interne. D’une part, l’expérience de démembrement et désossement symboliques dans les visions initiatiques du shaman (en lien avec son mythique os supplémentaire) qui le transforme en observateur détaché de son corps accédant au degré supérieur de la compréhension du vivant. D’autre part, la théorie de la désintégration positive, qui définit l‘étape du démantèlement psychique du sujet comme nécessaire pour retrouver ultérieurement une connexion sensible avec le monde, permettant de se projeter emphatiquement dans « l’autre ». Ainsi, la désagrégation évoquée dans la série constitue une promesse d’une future réintégration dans le continuum transversal des âmes et des corps.
Au-delà du simple objet matériel, la série « Désintégration positive» montre le corps avec ce qui l’anime et le traverse. A la manière des flux d’énergie, des auras ou des vibrations de la matière – des lignes et des tâches translucides suggèrent l’invisible. Cette transparence des formes révèle « la vraie » façon d’être au monde, une vieille notion examinée par, entre autres, Suger, Berkley et Bergson, qui se charge aujourd’hui de nouveaux sens métaphoriques. Dans cette série, et dans les autres, les strates diaphanes évoquent la composition du monde en mille-feuille ontologique, le continuum de l’esprit et de la matière (et leur aspect transitoire), la coexistence de tout en tout, la simultanéité du passé, du présent et du futur, a multidimensionnalité de la conscience avec ses couches enfuies. En offrant une vision pénétrante, la transparence révèle le vide dont regorge la matière, incomplète et béante, en rappelant comment, selon les mots de Merleau-Ponty, « l’invisible transparait dans le visible».
La série « Désintégration positive» donne à voir, en simultané, des corps qui se révèlent, se recoupent et s’évanouissent, ce qu’on appelle communément « la vie ». Leurs formes ouvertes guident le regard vers la profondeur, en préparant l’idée d’exister potentiellement dans plusieurs endroits à la fois, d’être multiple, non-fermé, comme un électron en superposition quantique dont l’état non déterminé avant la prise de mesure démontre le rôle essentiel de la conscience dans la constitution du réel.