Rose Cellequirit / Rose Slavy, Untitled II (from the «Sur-faces» series)
2012, 21 x 29,7cm, edition 1/5+1AP
Print on brushed aluminium
Impression sur aluminium brossé
« He no longer saw the face of his friend Siddhartha, instead he saw other faces, many, a long sequence, a flowing river of faces, of hundreds, of thousands, which all came and disappeared, and yet all seemed to be there simultaneously, which all constantly changed and renewed themselves, and which were still all Siddhartha. (…) and they were all constantly covered by something (…) like a thin glass or ice, like a transparent skin (…) or mask of water, and this mask was smiling, and this mask was Siddhartha’s smiling face. » Herman HESSE
The “Sur-faces” series, signed Rose Cellequirit / Rose Slavy, explores the notion of simultaneous and multiple being through a gallery of combined portraits, produced by superposition of views of my face and those of my loved ones. Beyond the resemblances, the mise en abyme is double: firstly, by stacking of interlocked figurative layers, secondly, through the process of a multiple transposition of one medium to another. After taking the initial picture, the portraits were printed on the transparent sheets which were randomly superimposed, then re-photographed, the result reprinted again, then reproduced in drawings which were in turn re-photographed and finally printed on brushed aluminum plates (because metal, in alchemy, is a living being…). Unlike « lost in translation », I am interested in what adds up and is revealed in this process of « de-formation », a metaphor for our relationship with reality, experienced in the Platonic way as distorted shadows.
Neither photographs, nor drawings, nor engravings, nor objects, but all at the same time, the series questions certainties – the one of the portrait as a bearer of a unique identity – the one of the subject independent of others – the one of beauty without a trace of monstrosity, and finally, te one of appearance separated from the interiority of being. The “Surfaces” evoke the existence of the flexible and multiple “self”, connected, powerful, projected from the depths onto its surface, literally going beyond its boundaries, forming a tangled knot. Can we see “form-less” as “form-more”? Who owns the face that emerges from all the faces of the world superimposed? Is it possible to reveal the essence with transparency, the kinship through the differences?
« Le visage de son ami Siddhartha disparut; mais à sa place il vit d’autres visages, des centaines, des milliers; ils passaient comme les ondes d’un fleuve, s’évanouissaient, réapparaissaient tous en même temps, se modifiaient, se renouvelaient sans cesse et tous ces visages étaient pourtant Siddhartha. (…) au-dessus d’eux planait quelque chose de mince, d’irréel, semblable à une feuille de verre ou de glace, sorte de peau transparente (…) masque liquide, et ce masque souriait. » Herman HESSE
La série « Sur-faces », signé Rose Cellequirit / Rose Slavy, explore la notion de l’être simultané et multiple à travers une galerie de portraits combinés, produits par la superposition des vues de mon visage et celles de mes proches. Au-delà des ressemblances, la mise en abîme est double: d’abord, grâce à l’empilement des strates figuratives qui s’imbriquent mutuellement, et d’autre part, à travers le processus d’une multiple transposition d’un médium à un autre. En effet, après la prise photographique initiale, les portraits ont été imprimés sur des feuilles transparentes et superposées au hasard, ensuite re-photographiées, le résultat encore réimprimé, puis reproduit en dessins qui ont été à leur tour re-photographiés et enfin imprimées sur des plaques d’aluminium brossé (car le métal, en alchimie, est un être vivant…). A l’inverse de « lost in translation », je m’intéresse à ce qui s’additionne et se révèle dans ce processus de « dé-formation », une métaphore de notre relation avec le réel, vécu à la manière platonicienne comme une ombre déformée.
Ni photographies, ni dessins, ni gravures, ni objets, mais tout à la fois, la série questionne les certitudes – celle du portrait comme porteur d’une identité unique – celle du sujet indépendant des autres – celle de la beauté dénuée de l’effroi et de la monstruosité, et enfin, celle de l’apparence coupée de l’intérieur de l’être. Les « Sur-faces » évoquent l’existence du « moi » flexible et multiple, connecté, puissant, projeté depuis les profondeurs sur sa surface, littéralement dépassant ses frontières, formant un noeud enchevêtré. Peut-on voir « l’in-forme » comme « l’un-forme » ? A qui appartient la face qui émerge de tous les visages du monde? Est-il possible de faire apparaitre l’essence avec de la transparence, la parenté à travers les différences?