Beau Sélavie / Rose Slavy, Untitled I (from the « The River Under The River » series )
2023, 89 x 116 cm
Acrylic on canvas
Peinture acrylique sur toile
« The river knows everything, and it can teach everything » Herman HESSE
« Looking into Walden, the beholder measures the depth of his own nature » Henry David THOREAU
The title «The River Under The River » borrows one of the names of the archetypal female figure, the guardian of the cycle of life. It honors water, an unfathomable, inexhaustible, miraculous and seminal element, springing from our depths as a creative force. Reenacting the eternal theme of the art history, it represents bathers diving in the waves of a river as a symbolic reminder that each life is an immersion into « beyond ». Part of the bodies, floating on the waves, become islands on an ocean of interiority.
In “The River Under The River” series the paint flows like a stream. Its flux passes through the flesh and dissolves into tears, blood and milk. Like a child who claims to command the ocean, I let the water to decide. It taught me to let myself be carried by the current and to accept the images brought by the waves.
« The River Below the River » is present in my life from the beginning. I was born on the banks of the Polish largest river, where the Vistula slows, turns and spreads, relied by the country’s longest bridge. Its west bank designated the horizon of my dreams, contemplated through the window of my high school, at the bank of these unfathomable water, licking the cliff with my house, covered with the virgin forest, where the strange birds accompanied my walks, where some godlike creature hung a swing in the void above the river, catapulting straight to the sky. This Vistula was my first master and teacher. It comes back to me now, in my dreams, where it swells, pours and floods the plain and the city, where it climbs the cliff and engulfs everything, joyfully, catching the clouds in the process. It carries within its waters all the b-eau-ty of the world.
« Il sait tout le fleuve, et il peut tout enseigner » Siddharta, Herman HESSE
« En plongeant son oeil dans l’eau de Walden, on sonde la profondeur de sa propre nature. » Henry David THOREAU
Le titre « La Rivière Sous La Rivière » emprunte un des noms de la figure archétypique féminine gardienne du cycle de la vie. Elle met à l’honneur l’eau, élément insondable, inépuisable, miraculeux et séminal, qui jaillit de nos profondeurs comme une force créatrice. En revisitant le thème éternel de l’histoire de l’art, la série montre les baigneuses en immersion dans les flots d’une rivière et rappelle que chaque vie est une plongée dans ce qui nous dépasse. Des fois, les corps flottent sur les vagues, comme des « pensées-îles » sur un vaste océan intérieur.
« La Rivière Sous La Rivière » fait couler la peinture comme l’eau du fleuve. Son flux traverse la chair et se dissout en larmes, sang et lait. Comme un enfant qui prétend commander l’océan, je laisse l’eau décider. Elle m’a appris à se faire porter par le courant et accepter les images charriées par les flots.
« La Rivière Sous La Rivière » était là, dans ma vie, dès les débuts. Car je suis née au bord du plus grand fleuve de Pologne, là où la Vistule ralentit, tourne et se répand, reliée par le plus long pont du pays. Sa rive ouest désignait l’horizon de mes rêves, contemplée par la fenêtre du lycée au bord de ces flots insondables, léchant la falaise de ma maison, couverte de forêt vierge, où des oiseaux bizarres accompagnaient mes promenades, où le bon dieu a accroché une balançoire dans le vide au-dessus du fleuve qui catapultait droit au ciel. Cette Vistule était mon premier maitre et professeur. Elle m’y revient, dans mes rêves, où elle gonfle, se déverse et inonde la plaine et la ville, où elle monte la falaise et engloutit tout, joyeusement, en captant les nuages au passage. Elle porte en elle toute la b-eau-té du monde.