Os Sélavie / Rose Slavy, Untitled V (from the « Vanities » series)
2008-2022, 39 x 60 x 10 cm, edition 1/5 + 1AP
Lightbox
Caisson lumineux
“What matters in life is not what happens to you but what you remember and how you remember it.” Gabriel GARCIA MARQUEZ
The meditation on the nature of memory and on the process of disappearance is at the heart of the “Vanities” project, signed Os Sélavie / Rose Slavy. Playing a game of visible-invisible, the backlighting of the light boxes intensifies and dims in the intervals which transcribe in a Morse code, almost imperceptibly, an auto-referential message “I fade”. The “Vanities” are “multiple” still lifes : the represent inanimate objects (really?), which are, moreover, freshly cut wilting flowers, and finally, they are projections of faces of the deceased, most of them coming from the photographs in the family album
The subject of the work – the inability both to forget and to remember – reveals the paradoxical character of the photographic medium, which witness the presence and the disappearance at the same time. Thus, for a few moments, on the delicate surface of the petals and leaves, the faded smiles and looks are reincarnated in a strange plant life. Without (apparent) logic, the figures are entangled, deformed and transformed, just like the assembly of the memories combined in the memory.
We build ourselves thanks to the process of forgetting: of our childhood, of our loved ones, of our loves, of our dreams, of our traumas. But, surprisingly, the action of forgetting, this hard work of the night, is a skillful displacement towards the invisible depths of the unconscious. In the world overloaded with data which tends to « forget to forget », could art play a role of an « ultimate » memory, which brings together things that were, could have been, and, perhaps, have never been?
“La vie n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient.” Gabriel GARCIA MARQUEZ
La méditation sur la nature de la mémoire et sur le processus de disparition est au coeur du projet « Vanités », signé Os Sélavie / Rose Slavy. En plein jeu du visible-invisible, le rétro-éclairage de ces caissons lumineux s’intensifie et diminue dans les intervalles qui retranscrivent en code morse, de façon presque imperceptible, le message auto-référentiel « Je m’évanouis » (« I fade »). Les « Vanités » sont des natures mortes « plusieurs fois », car elles représentent, d’abord – des objets inanimés (vraiment?), d’autre part – des fleurs fraichement coupées en train de faner, et enfin – des projections de visages de personnes disparues, provenant, pour la plupart, des photographies de l’album familial.
Le sujet de l’oeuvre – l’incapacité à oublier et à se souvenir – révèle le caractère paradoxal du médium photographique, qui témoigne d’une présence et d’une disparition à la fois. Ainsi, pour quelques instants, sur la surface délicate des pétales et des feuilles, des sourires et des regards se réincarnent dans une étrange vie végétale. Sans logique (apparente), sans queue ni tête, les figures s’enchevêtrent, se déforment, se transforment, tout comme le montage des souvenirs opéré par la mémoire.
Nous nous construisons sur nos oublis : de notre enfance, de nos proches, de nos amours, de nos rêves, de nos traumas. Mais, étonnamment, l’action d’oublier, ce dur labeur de la nuit, signifie juste un habile déplacement de ce qui encombre vers les profondeurs invisibles de l’inconscient. Dans le monde surchargé de data qui « oublie d’oublier », l’art ne pourrait-il pas jouer un rôle de mémoire « ultime», celle qui réunit les choses qui étaient, auraient pu être, et, peut-être, n’ont jamais été?