Pose Sélavie + Rose Slavy, Untitled II (from the « Off-bodies » series)
2023, 116 x 178 cm
Mixed media on canvas (acrylic and ink)
Technique mixte sur toile (peinture acrylique et encre)
« Our body constitutes a complementary sense that perceives the world and which we cannot ignore » Olga TOKARCZUK
The series of paintings « Off-Bodies » signed Pose Sélavie + Rose Slavy relates the experience of uniting with the world. It depicts the state of a dissolved boundary between « dwelling in oneself » and inhabiting outer space. The bodies seem to float in the cosmic abysses or to be embedded in the telluric layers of the earth. Dissolution, dilution, overcoming, beyond an individual, incorporation into a whole….
Suspended in the « verticality of the moment », deformed by the postures of yogis, multiplied by internal sensations, these bodies meditate in serenity and find harmony with their animal and vegetable origins. These bodies tell the story of a « me » which is no longer seen in opposition to the exterior, but as its logical continuity, a sentient mirror. They belong to the world and are slowly waiting for their next growth. Buried deep, they sing their De profundis full of hope for rebirth.
These ghostly bodies do not possess a concrete and independent existence. Interconnected by invisible roots, they remind us that our experience of the world is a superposition of sensitive strata. The artist, with his piercing gaze, operates a kind of radiography, like a shaman who supposedly can see inside forms and through them. The body is the house of the dreams. A deep spirituality passes through matter.
The « overflow in the world » is also evoked in the series by the spots of the liquid diluted pigments. Naturally, they take on the appearance of geological or organic forms, sometimes recalling parts of the human body. The execution of the paintings requires a deep understanding of the logic of the liquid. It was necessary to endure the uncontrollable, to accept the living reality of fluids and to impose a rigor of patience, leaving the time between the layers. The entanglement of the layers reflect the complexity of our existence.
«Notre corps constitue un sens complémentaire qui perçoit le monde et que nous ne pouvons pas ignorer » Olga TOKARCZUK
La série de peintures « Hors-corps » signée Pose Sélavie + Rose Slavy relate l’expérience de faire le corps avec le monde. Elle montre un état où la frontière entre « loger en soi même » et habiter l’espace extérieur se dissout. Les corps semblent flotter dans les abimes cosmiques ou être incrustés dans les couches telluriques de la terre. Dilution, dépassement, au-delà d’un individu, incorporation dans un tout…
Suspendus dans la « verticalité de l’instant », déformés par les postures de yogis, démultipliés par les sensations internes, ces corps, méditent en sérénité et retrouvent un accord avec leurs origines animales et végétales.Ces corps racontent l’histoire d’un « moi » qui n’est plus considéré en opposition avec l’extérieur, mais comme sa continuité logique, un miroir sensible. Ils appartiennent au monde et attendent lentement leur prochaine croissance. Enterrés en profondeur, ils chantent leur De profundis pleins d’espoir de renaissance.
Ces corps fantomatiques ne possèdent pas d’existence concrète et indépendante. Interconnectés par des racines invisibles, ils rappellent que notre expérience du monde est une superposition de strates sensibles. L’artiste, avec son regard perçant, opère une sorte de radiographie, à la manière d’un chaman qui serait capable de voir à l’intérieur des formes et à travers. Le corps est l’édifice des rêves. Une profonde spiritualité passe par la matière.
Le « débordement dans le monde » est également évoquée dans la série par les tâches des pigments liquides qui se délayent mutuellement. Elles prennent naturellement des apparences de formes géologiques ou organiques, en rappelant, parfois, les parties du corps humain. L’exécution des peintures demande une compréhension approfondie de la logique du liquide. Il fallait endurer l’incontrôlable, accepter la réalité vivante des fluides et s’imposer une rigueur de patience, laissant du temps entre les couches, dont les intrications reflètent la complexité du mille-feuille de notre existence.