Rose Sait-Lavy / Rose Slavy, Untitled III, study (Fire) (from the « Dreamhouses » series)

2014-2022, 116 x 89 cm

Mixed media on canvas (acrylic and ink)

Technique mixte sur toile (peinture acrylique et encre)


« The house holds the childhood in its arms » (Gaston Bachelard)

The Dreamhouses (Five Elements) series, signed Rose Sait-Lavy, is based on the preparatory sketches lost and found after nine long and rich years of life. These self-portraits show the body of a barely pregnant woman re-learning to « live inside herself ». Thus, the universe and the child, are both dwelling in « the house of her body ». For this new possibility of being, the body-house is the beginning of the world, the cradle. That is why my daughter calls me« a mom-house »…

The images evoke the multiple mysteries:  of conception (physical, spiritual and creative) and of the interpenetration: the figure inhabits the house and the house is, in the same time, inside her (like the endless game of the Russian dolls). The inhabited place always transcends geometric space. Moreover, the miniature character of the painted huts symbolically increases their intimate dimension to infinity. Memories, oblivions, the unconscious live there.

These small series includes four paintings of the four elements and the final one which completes theme, the fifth element, which is love. As four elements help to intimately assimilate reality, love, always in deficit in this world, remains a real « place of dwelling ».

Passionately, for generations in search of my intimate home, I am a descendant of the « dreamers of houses ». The image that haunts me, would it not be a shelter of the soul, a mental space, an interior place where one feels whole, back inside its own wild-self?

 « La maison tient l’enfance immobile dans ses bras » (Gaston BACHELARD)

La série Maisons Oniriques ou Cinq Eléments signé Rose Sait-Lavy est basée sur les esquisses préparatoires perdues et retrouvées après neuf longues et riches années de la vie. Ces autoportraits montrent le corps d’une femme à peine enceinte qui apprend à « demeurer en elle-même ». De cette manière, l’univers et l’enfant viennent habiter « sa maison ». Pour cette nouvelle vie, cette vivante possibilité d’être, le corps-maison est le premier monde, le berceau. Ce n’est pas un hasard que ma fille m’appelle de fois  sa « maman-maison »…

Les images évoquent une multiple mystère, celui de la conception (physique, spirituelle et créative) et aussi celui de la compénétration : le personnage habite la maison et la maison est logée en elle à son tour (comme le jeu interminable des poupées russes. Le lieu habité transcende toujours l’espace géométrique. Le caractère miniature augmente symboliquement à l’infini la dimension intime des cabanes. Les souvenirs, les oublis, l’inconscient y logent.

Cette petite série se compose de quatre peintures représentantes quatre éléments accompagnées par la dernière, celle qui les complète, le cinquième élément qui est l’amour. Tandis que les quatre éléments participent dans le processus d’assimilation intime du réel, l’amour, toujours en déficit dans ce monde, demeure un vrai « espace d’habitation ».

Passionnellement, depuis des générations, je suis une descendante « des rêveuses des maisons ». L’image de la maison qui me hante, au fond onirique insondable, ne serait-elle pas le gîte de l’âme – un espace mental, un lieu intérieur où on se sent entière, de retour chez le soi sauvage?